Typographie du caractère sur Word et Writer

Ce cours concerne la typographie du caractère dans les logiciels de traitement de texte et en particulier sur Word ou LibreOffice Writer.

Qu’est-ce qu’un caractère ?

En typographie, la notion de caractère fait référence aux pièces de plomb que l’on enduit d’encre afin d’en imprimer l’empreinte sur du papier. L’image ci-dessous est celle d’un composteur utilisé pour assembler des caractères et créer le texte à imprimer.

Photo d'un composteur typographique
Source de l’image : Wilhei, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Dans le domaine du traitement de texte, le caractère est l’unité minimale de contenu. Le plus petit élément sur lequel nous pouvons appliquer de la mise en forme, il s’agit d’une lettre, d’un chiffre, d’un caractère de ponctuation, etc.

Lorsque je parlerai dans ce cours d’une chaîne de caractères, je ferai ainsi référence à un ensemble plus ou moins long de caractères (un mot, une phrase).

Police d’écriture ou de caractères

Qu’est-ce qu’une police ?

La police est la caractéristique la plus importante d’un caractère puisqu’elle en détermine sa forme.

En typographie, le terme de police (typeface en anglais) désigne l’ensemble des glyphes (des caractères) d’une même famille qui regroupe toutes les tailles, tous les styles (italique/romaine) et tous les niveaux de gras. Cette définition précise que la police regroupe toutes les tailles, car si cela semble une évidence pour une police d’écriture numérique, cela le sera peut être moins pour des caractères en plomb.

Exemples de police

Il faut alors distinguer une police, d’une fonte qui correspond à une seule des déclinaisons de la police de caractère. Ainsi la police de caractère Times se compose de plusieurs fontes : régulier, italique, gras, gras et italique.

Exemple de déclinaisons de police

Incorporation de police

Il est très important de savoir que dans la plupart des cas, une police de caractère ne peut être utilisée que lorsqu’elle a été installée sur la machine que vous utilisez.

Cela signifie concrètement que si j’utilise une police de caractère exotique pour créer un document de traitement de texte et que j’envoie ce fichier à un ami, il y aura un problème de police. En effet, mon ami n’ayant pas la police installée sur ma machine, son logiciel de traitement de texte utilisera alors une police de substitution. Le fichier sera donc lisible, mais il aura un aspect différent.

C’est la raison pour laquelle il est recommandé de diffuser ces documents texte au format pdf qui ne nécessite pas l’usage des polices de la machine.

Une autre solution consiste à incorporer les polices de caractères directement dans le document de traitement de texte. Il s’agit d’une option disponible sur les différents logiciels de traitement de texte. Cette incorporation est désactivée par défaut, car si elle est pratique pour la gestion des polices, elle va générer des fichiers beaucoup plus lourds. Et par ailleurs, toutes les polices ne pourront pas non plus être incorporées, ce sera généralement le cas des polices commerciales qui sont protégées contre l’incorporation.

L’incorporation des polices se règle dans les options de Word accessible dans l’onglet Fichier puis en choisissant Options. Dans la catégorie Enregistrement, vous trouverez les options permettant de Préserver la fidélité du partage du document.

  • Incorporer les polices dans le fichier : cette option consiste donc à intégrer la police directement dans le document word pour ne pas avoir de problème de police lors du partage du fichier avec d’autres utilisateurs ou sur un autre ordinateur.
  • Incorporer uniquement les caractères utilisées : cette option permet d’alléger le fichier en n’intégrant que les caractères de la police utilisés dans le document. Cette option est intéressante uniquement si le fichier ne doit pas être modifié. Car il peut manquer des caractères lors de la modification du fichier sur un autre ordinateur qui n’aurait d’une police partielle à sa disposition.
  • Ne pas incorporer les polices système communes : cette option consiste à ne pas incorporer les polices connues comme étant présentes sur les différents systèmes d’exploitation (Arial, Verdana, Times).

L’incorporation des polices se règle dans la fenêtre des propriétés du document accessible via le menu Fichier / Propriétés…. Deux options sont alors disponibles sous l’onglet Police :

  • Incorporer les polices dans le document : cette option consiste donc à intégrer la police directement dans le document open document pour ne pas avoir de problème de police lors du partage du fichier avec d’autres utilisateurs ou sur un autre ordinateur.
  • Incorporer seulement les polices qui sont utilisées dans les documents : cette option permet d’alléger le fichier en n’intégrant que les caractères de la police utilisés dans le document. Cette option est intéressante uniquement si le fichier ne doit pas être modifié. Car il peut manquer des caractères lors de la modification du fichier sur un autre ordinateur qui n’aurait d’une police partielle à sa disposition.
La bonne pratique ?

Compte tenu des contraintes de l’incorporation, la bonne pratique consistera donc à générer des fichiers pdf qui, au-delà de la seule question des polices, garantissent d’une manière plus générale la fidélité d’affichage d’un document.

Police avec ou sans empattement

L’empattement est une des caractéristiques les plus importantes de l’aspect d’une police de caractère. Les empattements (ou serif en anglais) sont les petits traits disposés aux extrémités de certains traits des caractères.

Comparaison visuelle de deux polices avec et sans empattement

Parmi les exemples courants de polices serif, on trouve Times New Roman ou Georgia. Les polices sans-serif, comme Arial ou Verdana, ne comportent pas ces empattements et sont souvent considérées comme plus modernes et minimalistes.

Historiquement, les polices serif ont été largement utilisées dans les médias imprimés, tandis que les sans-serif ont gagné en popularité avec l’émergence des écrans numériques. Mais qu’en est-il réellement ?

Les études montrent que les polices avec empattement sont traditionnellement plébiscitées pour la lecture de textes longs sur papier. Par exemple, Hartley (1988) explique que les empattements guident l’œil le long des lignes de texte, réduisant ainsi la fatigue oculaire et améliorant la fluidité de lecture. Cela est particulièrement utile pour les textes continus tels que les livres, les articles de journaux et les manuels scolaires. Plus récemment, Richardson souligne dans ses travaux que l’utilisation des empattements aide à la reconnaissance des lettres dans les contextes où la lecture se fait sur une longue durée, en facilitant la distinction des formes de lettres similaires.

Pour la lecture écran, les résultats sont différents, en effet les écrans à faible résolution des années 90 favorisaient les polices sans empattement, comme le démontre l’étude de Lund (2005), qui indique que ces polices sont plus faciles à lire à faible résolution car elles sont plus claires et nettes. Cependant, l’étude d’Ali et al. (2013) révèle que sur des écrans modernes à haute résolution (comme les écrans Retina ou 4K), la différence de lisibilité entre les polices serif et sans-serif s’estompe. Bien que les polices sans empattement restent un choix privilégié pour les textes numériques courts et les interfaces web, les empattements n’ont plus l’effet négatif qu’ils avaient auparavant sur les anciens écrans.

Les arguments en faveur des empattements reposent principalement sur la croyance que ceux-ci aident à la distinction des lettres et améliorent la lisibilité en fournissant des repères visuels clairs. McLean (1980), par exemple, affirme que les polices sans empattement sont « moins lisibles » car les lettres sont plus similaires les unes aux autres, ce qui complique leur différenciation. Mais des études récentes, comme celle d’Arditi et Cho (2005) montrent que l’impact des empattements sur la lisibilité est souvent minime, voire inexistant, particulièrement dans des contextes de lecture à petite taille ou à distance. Ces empattements peuvent même perturber la reconnaissance des lettres lorsqu’ils deviennent trop ornés.

Des études ont porté également sur les déficiences visuelles et là encore, les résultats divergent. Selon Worden (1991) et d’autres chercheurs ont montré que les polices serif peuvent améliorer la lisibilité pour les personnes souffrant de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), en raison de la structure plus complexe des lettres. Alors que d’autres études comme celle de Bailey (2015) indiquent que pour des personnes ayant une vision réduite, les polices sans empattement comme Arial offrent une meilleure lisibilité, notamment en raison de leur simplicité.

Un dernier élément permet là encore de relativiser tous ces résultats : l’amélioration des technologies d’affichage. En effet, avec les écrans haute résolution, les différences de lisibilité entre les polices serif et sans-serif deviennent moins marquées. Les écrans modernes affichent désormais des polices avec empattement de manière beaucoup plus nette qu’auparavant, rendant ces polices adaptées à une utilisation numérique, bien que les polices sans empattement soient encore privilégiées pour des interfaces minimalistes ou des textes courts sur des écrans.

Il reste les pratiques recommandées, basées sur des « règles empiriques », issues des usages historiques :

  • Texte papier : police serif ;
  • Texte écran : police sans serif.

Bien que ces règles ne soient plus aussi strictement respectées pour les écrans, elles demeurent largement pertinentes dans le domaine de l’imprimerie. En effet, la plupart des livres utilisent encore des polices avec empattement pour le corps de texte, car elles favorisent la lecture de textes longs. Si vous examinez un livre au hasard de votre bibliothèque, vous constaterez très certainement que le corps de texte est en serif. La distinction s’opère aujourd’hui principalement entre les textes à « voir » (titres ou courts passages) et les textes à « lire » (passages longs), où les empattements continuent de jouer un rôle significatif pour faciliter la fluidité et le confort de lecture sur des supports imprimés.

Les études que nous avons examinées montrent qu’il est difficile de trancher de manière définitive sur les avantages et les inconvénients des polices avec ou sans empattement. Bien que les polices serif soient souvent privilégiées pour la lecture sur papier, et les sans-serif pour les écrans, les progrès technologiques des écrans modernes rendent cette distinction moins nette. De plus, les préférences varient en fonction du type de texte (long ou court) et des conditions de lecture. Ainsi, les soi-disant « bonnes pratiques » en matière de lisibilité sont souvent basées sur des traditions historiques plutôt que sur des preuves scientifiques solides. Au final, le choix de la police dépend autant des usages établis que des évolutions technologiques et des préférences individuelles.

Bibliographie
Cette bibliographie concerne les études sur les polices avec et sans empattement.
  • Ali, A. Z. M., Wahid, R., Samsudin, K., & Idris, M. Z. (2013). Reading on the computer screen: Does font type have effects on web text readability? International Education Studies, 6(3), 26-35. https://doi.org/10.5539/ies.v6n3p26
  • Hartley, J. (1988; rev 1994). Designing Instructional Text, 3rd ed. Kogan Page: London.
  • Lund, O. (2005). Serifs and font legibility. Vision Research, 45(23), 2926-2933. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0042698905003007
  • Richardson, J. T. (2022). The legibility of serif and sans serif typefaces: Reading from paper and reading from screens (p. 161). Springer Nature. https://library.oapen.org/handle/20.500.12657/53344
  • Tinker, M. A. (1977). Roman v. sans serif body type; Readability and reader preference (Report No. ED145419). East Lansing, MI: National Center for Research on Teacher Learning. https://eric.ed.gov/?id=ED145419
  • Worden, E. (1991). Ergonomics and literacy: More in common than you think (Report No. CS-010-451). East Lansing, MI: National Center for Research on Teacher Learning. (ERIC Document Reproduction Service No. ED329901).

La chasse des caractères

La chasse des caractères fait référence à la largeur que chaque lettre ou symbole occupe dans une police de caractères. La chasse inclut non seulement la largeur du caractère lui-même, mais aussi l’espace vide qui l’entoure, ce qui contribue à l’espacement entre les lettres.

Il existe deux principales catégories de chasse :

  • Chasse fixe (ou monospace) : Dans ce type de police, chaque caractère occupe la même largeur, qu’il s’agisse d’un « i » ou d’un « w ». Cela donne un aspect uniforme mais peut parfois nuire à la lisibilité pour des textes longs. Les polices à chasse fixe sont souvent utilisées dans les environnements de programmation ou dans les machines à écrire (par exemple, la police Courier).
  • Chasse variable ou proportionnelle : Dans ce type de police, chaque caractère a une largeur adaptée à sa forme. Par exemple, un « i » occupera moins d’espace qu’un « w ». Ce type de chasse est plus courant dans les polices utilisées pour des textes courants (comme Times New Roman ou Arial), car il améliore la fluidité de lecture.

En typographie, la chasse est une caractéristique essentielle car elle influence :

  • L’économie d’espace : Dans des contextes où l’espace est limité (comme les journaux ou les publicités), ajuster la chasse permet d’insérer plus de contenu dans une même zone tout en maintenant une lisibilité acceptable.
  • La lisibilité : Un texte avec une chasse mal adaptée peut rendre la lecture plus difficile, en particulier pour les textes longs. Par exemple, des caractères trop rapprochés peuvent créer une sensation de « brouillage » visuel, tandis que des caractères trop espacés peuvent nuire à la cohérence du texte.
  • L’esthétique du texte : La chasse joue un rôle clé dans la présentation visuelle du texte. Des polices trop serrées ou trop larges peuvent déséquilibrer la mise en page ou sembler moins professionnelles.

Comment modifier la mise en forme d’un caractère ?

Les options de mise en forme spécifiques aux caractères sont disponibles dans les différents onglets de la fenêtre Police.

Fenêtre Police de Word

Cette fenêtre est accessible de deux manières en fonction de la méthode utilisée pour effectuer la mise en forme.

En utilisant des styles (méthode recommandée)

La fenêtre Police est accessible lors de la modification d’un style en cliquant sur le bouton Format ▾ et en choisissant l’option Police…. Si vous ne connaissez pas les styles, il est très fortement recommandé de consulter l’article correspondant Les styles sur Word et Writer.

Pensez aux styles de caractère !

Notez que lorsque vous souhaitez modifier la mise en forme d’une chaîne de caractère sans modifier la totalité du paragraphe, vous devez donc à créer des styles de caractères et non des styles de paragraphe.

Il s’agit d’un oubli extrêmement fréquente chez les personnes qui débutent avec les styles.

En mise en forme directe (méthode déconseillée)

Pour afficher la fenêtre Police lorsque l’on effectue de la mise en forme directe, il suffit de cliquer sur le bouton dans l’angle inférieur de la section Police dans l’onglet Accueil du ruban.

Accès à la fenêtre Police

Les options de mise en forme spécifiques aux caractères sont disponibles dans les différents onglets de la fenêtre Caractère disponible dans le menu Format / Caractère. Les options de mise en forme s’appliqueront ainsi en mise en forme directe, ce n’est donc pas la méthode recommandée.

En utilisant des styles (méthode recommandée)

Lors de l’utilisation des styles, les options de caractère sont réparties différemment si vous manipulez des styles de paragraphe ou de caractère, puisque dans la fenêtre de manipulation d’un style de paragraphe, vous retrouverez les options de paragraphe ET les options de caractère.

Fenêtre de style de paragraphe de Writer

Pour les styles de caractère, vous avez les mêmes onglets que dans la fenêtre Caractère avec un onglet supplémentaire permettant de gérer les options du style (l’onglet Gestionnaire).

Fenêtre de style de caractère de Writer
Pensez aux styles de caractère !

Notez que lorsque vous souhaitez modifier la mise en forme d’une chaîne de caractère sans modifier la totalité du paragraphe, vous devez penser à créer des styles de caractères et non des styles de paragraphe.

Il s’agit d’un oubli extrêmement fréquente chez les personnes qui débutent avec les styles.

Les attributs de mise en forme du caractère

Le corps

En typographie, le corps est la taille d’une fonte de caractères, mesurée en points. Historiquement, le terme de corps se réfère à la hauteur de la pièce métallique (1) qui présente en relief la forme du glyphe représentant le caractère imprimé.

La hauteur d’œil (2) fait référence à la hauteur des lettres minuscules d’une fonte, mais sans tenir compte des caractères ascendants (comme « f » ou « h ») ou descendants (comme « g » ou « y »). Les parties de caractère ascendantes (3) s’appellent des hampes et les parties descendantes (4) des jambages.

Hauteur de corps
  1. Corps
  2. Hauteur d’œil
  3. Hampe
  4. Jambage

La graisse

La graisse des caractères en typographie fait référence à l’épaisseur relative des caractères dans une police de texte. Aussi connue sous le nom de « poids », la graisse joue un rôle crucial dans la lisibilité, l’esthétique et la perception globale d’un texte.

La graisse régulière, également appelée « regular » ou « normal », est le poids standard d’une police, elle a une valeur relative de 400. Le gras « classique » (ou bold) correspond à une valeur relative de 700.

Certaines polices proposent plusieurs niveaux de graisse comme vous pouvez le voir dans l’exemple ci-dessous.

Word est conçu pour deux valeurs de graisse par police de caractères, normal ou gras. Ainsi pour pouvoir accéder à toute la panoplie de graisse, il n’est pas rare de voir des polices « dupliquées » avec une précision sur le niveau de graisse.

Liste de police

Il existe d’ailleurs des polices dites variables pour lesquelles vous pouvez appliquer la graisse que vous le souhaitez entre 100 et 900, par exemple une graisse de 328 ou de 589. Ce type de police a été conçu pour simplifier le travail des webdesigners. Au moment où j’écris ces mots, il n’est pas possible d’ajuster finement la graisse sur Word, mais c’est déjà possible sur d’autres logiciels, par exemple sur InDesign.

D’ailleurs que se passe-t-il pour les polices qui ne prévoient pas de gras ? Dans ce cas là, Word va lui même interpoler la graisse des caractères avec des résultats plus ou moins efficace comme vous pouvez le voir ci-dessous avec la police Vintage.

Exemple d'interpolation de graisse
Exemple d’interpolation de graisse

Le style d’écriture

Le style d’écriture d’un caractère concerne l’inclinaison des caractères. Il existe ainsi deux styles d’écriture : romaine ou italique.

Si l’inclinaison est la caractéristique dominante du style italique, il est intéressant de noter que les créateurs des polices ne vont pas toujours se contenter de pencher les caractères, certains caractères peuvent être complètement redessinés. Comme vous pouvez le voir dans l’illustration suivante, c’est notamment le cas des e et des a pour la police Calibri.

Exemple de variations de caractères en italique
Exemple de variations de caractères

L’italique est souvent utilisé pour mettre en évidence certains mots ou phrases. Il principalement recommandé pour les cas suivants :

  • Les titres d’œuvres (livre, chanson, film, etc) ;
  • Les termes en langue étrangère (ne pas oublier les locutions latines) ;
  • Les mots cités en tant que mot (ex. : « Que signifie le verbe déblatérer ? »).
À utiliser avec parcimonie !

L’écriture italique est utilisée pour mettre en valeur un mot ou une phrase. Cependant, elle peut rendre le texte plus difficile à lire en grandes quantités, notamment pour les dyslexiques. Il est donc recommandé de l’utiliser de préférence pour quelques mots ou pour des phrases courtes.

Attention, pour les titres en particulier, à bien mettre les articles ou les éléments de ponctuation en italique à condition qu’ils fassent partie intégrante du titre ainsi :

  • Lu dans Le Monde, le premier ministre a enfin été désigné. (article en italique)
  • Lu dans le Midi Libre, le premier ministre a enfin été désigné. (article à la romaine)

La casse

La casse, en typographie, fait référence à la différence entre les lettres capitales et minuscules. Ce terme provient de l’époque de l’imprimerie traditionnelle où les caractères en plomb étaient rangés dans un meuble à cases nommé la casse. Les lettres capitales étaient rangées dans la partie supérieure (la « casse haute ») et les autres caractères dans la partie inférieure (la « casse basse »).

Si nos logiciels ne sont pas particulièrement à cheval sur la question, les termes capitale et majuscule ne sont pas synonymes :

  • Capitale : Ce terme désigne une forme de lettre, souvent appelée « lettre bâton ». L’usage des capitales est un choix esthétique et typographique qui dépend du design du texte et de l’effet souhaité.
  • Majuscule : Le terme majuscule (du latin majuscula, « un peu plus grande ») se réfère à l’utilisation de caractères en capitales au début de certains mots, conformément aux règles orthographiques de la langue. En français, par exemple, les majuscules sont utilisées au début des phrases, pour les noms propres, etc.
Différences entre majuscules et capitales

Les logiciels de traitement de texte proposent généralement plusieurs options de casse :

  • Normal : les caractères s’affichent ainsi comme ils ont été saisis au clavier.
  • Majuscule (ou capitale) : les caractères sont tous en lettres capitales.
  • Petites majuscules : les majuscules saisies au clavier ne changent pas, mais les minuscules s’affichent avec la forme d’une lettre capitale (lettre « bâton ») mais la taille (le corps) des minuscules.
Options de casse de Word
Options sur Word
Options de casse de LibreOffice Writer
Options sur LibreOffice Writer
Capitales accentuées

On croit souvent à tort que les accents sur les lettres capitales sont facultatifs. Une tolérance était effectivement appliquée à l’époque des machines à écrire. Mais à l’ère de l’ordinateur, cette tolérance n’a plus lieu d’être. L’Académie française dit : « en français, l’accent a pleine valeur orthographique […] On veille donc, en bonne typographie, à utiliser systématiquement les capitales accentuées » (source : https://www.academie-francaise.fr).

Pour en savoir plus sur l’accentuation des capitales, vous pouvez consulter cet article Les majuscules accentuées.

Le soulignement

Le soulignement est déconseillé en typographie pour des raisons esthétiques et pratiques.

Les caractères typographiques possèdent des jambages (lignes descendantes) qui sont les parties des lettres qui descendent sous la ligne de base, comme dans les lettres « g », « p » ou « y ». Lorsque du texte est souligné, ces jambages peuvent entrer en conflit avec la ligne de soulignement, ce qui nuit à la lisibilité en perturbant la reconnaissance des lettres.

Le soulignement introduit également une distraction pour l’œil du lecteur. En typographie, l’objectif est de guider le regard de manière fluide à travers le texte, et le soulignement peut briser ce rythme. Contrairement à des méthodes comme le gras ou l’italique, qui respectent les formes naturelles des lettres, le soulignement impose une ligne horizontale qui attire l’attention de manière trop brutale.

Dans les premières années du web, le soulignement était couramment utilisé pour indiquer les liens hypertextes. Cette convention est encore largement utilisée, et l’utilisation du soulignement pour un simple texte non cliquable peut prêter à confusion pour le lecteur. Cela peut créer une expérience utilisateur frustrante, où le lecteur tente de cliquer sur un texte souligné en croyant qu’il s’agit d’un lien.

Réservé pour les liens hypertextes

Gardez en tête que le soulignement est interdit sauf pour les liens hypertextes et favorisez les autres possibilités comme l’italique, le gras, ou le changement de couleur.

Sauf mention contraire*, l'article Typographie du caractère sur Word et Writer et son contenu par Julien Crego sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons

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